HubHug 40mcube
150, rue de Rennes
35340 Liffré

Dans le cadre du dispositif Contre vents et marées, avec le soutien de la Région Bretagne et en collaboration avec a.c.b – art contemporain en Bretagne

« La scène du vent est une recherche en cours qui tente de réunir plusieurs gestes, matériaux et médiums colorés sous ses différents états. Chiendent, grandes marguerites, ajonc, terres cueillies et récoltées autour du HubHug, bois carbonisé d’un reste de feu de camp, craies colorées fabriquées lors de la résidence constituent l’ensemble des médiums colorés utilisés. Sur le mur ou du papier, je frotte, recouvre, essuie, estompe, dilue, atténue jusqu’à atteindre la poussière des choses, l’état infime de la matière. Tous les résidus sont recueillis sur des planches de bois et forment de nouveaux poèmes colorés. Certaines peintures sont recouvertes de papier de soie. L’assemblage des papiers tel un patchwork fait directement écho à la construction des murs du HubHug fait de panneaux de bois assemblés. La légèreté du papier joue avec les courants d’air de l’espace et le mouvement des spectateurs.

Mon travail pictural s’imprègne de l’environnement direct dans lequel je travaille. Les variations de l’intensité lumineuse, les différentes ambiances, la densité de l’air sont des sources d’inspiration que je tente de traduire par la couleur, les gestes et les supports de la peinture. Peindre au même rythme qu’un liquide infusé dans un papier, qu’un paysage pénètre en nous. »

À travers l’expérience de la couleur, de la lumière ou du toucher, le travail de Margaux Janisset explore la pratique de la peinture sous différentes formes. L’artiste joue avec l’espace et la temporalité du regard, proposant une expérience sensible de la peinture. Parfois sur papier ou carnets peints, elle se prolonge dans des interventions in situ et s’insère dans l’architecture. Selon les mots de l’artiste, elle développe ainsi une pratique site-responsive plutôt que site-specific. Les œuvres ne sont pas séparées de leur processus de réalisation et des conditions de présentation.

Le contexte architectural est le point de départ du travail de Margaux Janisset. Il détermine une ambiance, une atmosphère, un climat. Elle intervient dans des espaces d’exposition, mais aussi des espaces interstitiels (un couloir, une fenêtre). Les éléments architecturaux sont les supports, les points d’appui de gestes et de couleurs. Ses interventions font corps à l’architecture, et elle cherche à révéler, à dévoiler, les lumières, les ombres et les traces, les textures, les imperfections des murs. En s’appuyant sur ce qui est déjà présent, elle agit avec l’espace, accompagne son mouvement, et semble collaborer avec lui.

Par des gestes discrets et légers, à la limite du perceptible, apparaît une incertitude entre ce qui est déjà là et les interventions de l’artiste. Guidée par des sensations, elle induit un flottement propre à chaque lieu, une tonalité. Ses interventions sont des indices, des pistes disséminées qui réagissent avec l’espace pour laisser place aux intervalles et donner son importance au vide qui participe du rythme de l’ensemble. Le temps s’étire et permet de révéler les nuances, les couleurs affleurent, apparaissent et disparaissent dans un mouvement perpétuel de coloration et de décoloration.

Margaux Janisset propose une expérience de l’espace, de la lumière, du temps et se concentre sur leurs changements permanents. Elle invite le spectateur à adopter un regard flottant, aérien. La discrétion de certaines peintures participe d’un espace en mouvement où chaque changement devient événement. Il ne s’agit plus seulement de regarder l’œuvre à distance, mais de l’habiter, de vivre un moment en sa présence.