40mcube
48, avenue Sergent Maginot
35000 Rennes

Les sculptures de Marion Verboom hybrident des formes empruntées à l’histoire de la sculpture, à l’architecture et à la géologie et sont unifiées par la matière.

Son travail prend sa source dans le dessin, grâce auquel elle a mis en place un vocabulaire de formes. Cette pratique du dessin l’a amenée à acquérir une liberté qu’elle transpose dans ses sculptures, affranchies de toute fonctionnalité et de question de faisabilité. Cette liberté lui permet de jouer avec des équilibres précaires et une certaine fragilité, avec l’intégration de fragments qui constituent à la fois des formes autonomes et les parties d’un tout plus vaste.

De la nature, Marion Verboom s’intéresse aux sédiments, aux formes produites par le temps dans les grottes et les sous-sols. Des réalisations de l’homme, architectures et sculptures, elle extrait des représentations de la nature et du corps humain. Elle utilise la diversité des matériaux comme le mortier, la céramique, la cire, le plâtre, etc., pour jouer des textures et des masses et parvenir à l’effet escompté. Sa pratique de la sculpture s’apparente à celle de la greffe, conceptuelle et physique, des éléments figuratifs avec ceux, abstraits, géométriques, élémentaires, empruntés à la sculpture minimale.

L’artiste explore deux conceptions pourtant opposées de l’architecture, celle de John Ruskin prônant son aspect ornemental et celle fonctionnaliste d’Adolf Loos, déjouant dans une même sculpture ces enjeux en ne la rendant ni fonctionnelle ni décorative. Épurées au maximum, ses formes apparaissent comme essentielles.

Pour son exposition monographique à 40mcube dans le cadre des Ateliers de Rennes – biennale d’art contemporain, Marion Verboom présente des œuvres existantes et de nouvelles œuvres articulées sous le titre AGGER. Les aggers sont des levées de terre qui forment des fortifications à l’époque romaine. Cette référence à l’architecture et à l’Antiquité recouvre des œuvres évoquant l’émergence, le magma, la matière, les outils, l’anthropomorphisme. Les sculptures se composent de modules qui jouent avec l’impact de la lumière sur les reliefs. L’artiste propose une installation oscillant entre la fluctuation organique d’une surface et la rigueur d’une composition géométrique se contractant ou se déployant aux mesures de l’espace qui l’accueille.

Ainsi dans Les Prairies, titre sous lequel les Ateliers de Rennes abordent le thème du pionnier, l’exposition forme une composition, une cosmogonie comprenant la nature, le corps humain, l’outil et la construction, une « modélisation par la main d’une terre ou d’un paysage ».

Photo : Nicolas Brasseur